Pour rappel, lors de la campagne électorale de 2020, la majorité municipale avait annoncé dans son programme la mise en place d'une aide aux devoirs. Et la modification de ce règlement-là détermine les modalités d'une aide aux devoirs ou, ne jouons pas sur les mots, d'une "étude surveillée" pour reprendre l'exacte dénomination.

Notre équipe est intervenue sur plusieurs points afin d'expliquer pourquoi nous avons voté contre cette délibération.

D'abord, nous avons appris, environ 2 semaines avant notre conseil municipal, qu’un courrier a été distribué aux familles scolarisées dans certaines écoles publiques (pas toutes !) pour annoncer une offre de service supplémentaire au périscolaire, à savoir « l'étude » ou « l'étude surveillée ». Il s'agit d'aider aux devoirs ou d'offrir la possibilité de faire les devoirs aux enfants inscrits, moyennant finances en plus du coût du périscolaire. Cette lettre de la mairie a été communiquée fin novembre/début décembre selon nos informations.

Et le 13 décembre 2022, jour du conseil municipal, alors qu'en réalité tout a déjà été décidé, il nous est demandé de délibérer. Mais quelle est la conception du rôle d'un élu pour la majorité municipale ? Les élus découvrent la délibération et sont donc informés après les parents. Nous déplorons que les décisions soient votées après leur mise en œuvre. Ce n’est pas normal.

Sur le fond, l’aide aux devoirs qui est proposée, 1 à 2 fois par semaine (choix définitif à l'inscription), est payante (5€ par jour), sans prendre en compte le quotient familial. Les familles qui inscrivent leurs enfants s'engagent pour 6 mois (de janvier à juin pour cette année) et ne pourront donc plus désinscrire leur enfant.

Concrètement encore, le périscolaire est de 16h30 à 18h30. L'enfant inscrit à l'aide aux devoirs (et dont les parents paient le périscolaire !) verront leur enfant pris en charge de 16h30 à 17h pour le périscolaire puis l'enfant ira à l'étude surveillée de 17h à 18h, et ne pourra pas retourner ensuite au périscolaire qui se termine 30 minutes plus tard.

Il faut également noter que cette offre n’est pas destinée à des enfants en difficulté qui auraient été identifiés par leur enseignant.

A priori, cette offre ne sera pas proposée sur l’ensemble du territoire. Il y aura donc une partie de la population qui ne peut pas en bénéficier. Elle est proposée moyennant finances (et non à destination d’élèves identifiés en difficulté). Cela génère clairement des inégalités territoriales, économiques et, de facto, sociales. Autant d'éléments qui entrainent une rupture de l'égalité.

Par ailleurs, la qualité de la prestation peut être remise en cause. Les enseignants ne donnent pas tous la même quantité de devoirs. Les niveaux seront très hétérogènes. Et quand des enfants n’auront pas de devoirs, les parents paieront une prestation qui ne sera pas réalisée...

Nous avons demandé à plusieurs reprises si, aujourd'hui, il existe un endroit où les enfants inscrits au périscolaire peuvent s'isoler pour faire leurs devoirs s'ils le souhaitent. La majorité municipale nous a dit oui. Nous avons demandé quelle était la différence entre cette "étude surveillée"  et ce qui existe actuellement. L'adjointe au maire en charge des affaires scolaires semble ne pas trop voir de différences... et nous répond que la majorité municipale ne fait que mettre en place ce qu'une association de parents d'élèves a souhaité. L'aide aux devoirs étaient pourtant bien dans le programme électoral de la majorité...

Il n'y a aucun problème à ce que des associations ou des entreprises proposent ces services !

Mais une collectivité, une mairie, doit offrir un service qui garantit l’égalité et la qualité pour toutes et tous.

Cette offre de service public, telle que proposée par la mairie, n'est pas digne d’un service public de qualité et ne garantit pas l'égalité sur l'ensemble du territoire.