Plusieurs éléments ont attiré l'attention :

  • Construire ce bâtiment de 22 logements dans une impasse, servi par une seule voie, pose des problèmes de sécurité incendie : il a pourtant été proposé, en commission urbanisme, une entrée/sortie vers l’allée des Albizias mais Mme le maire s’y est opposée fermement ;
  • Le parking semi-enterré pour 28 voitures est problématique aussi car le risque inondation est réel et sérieux, tout comme son accès en baïonnette avec 10% de pente (mieux vaut avoir une Twingo) ;
  • La hauteur et le volume du bâtiment : 3 niveaux (11 appartements type T2 de 50m2 + 11 appartements type T3 de 70m2), soit 22 balcons avec vue imprenable sur les voisins ;
  • Et surtout le rapport entre la superficie totale de l'ouvrage au regard de la surface du terrain...

Ce terrain de 2401m2 est situé en zone inondable dite « fort hauteur » telle que définie dans le Plan Prévention des Risques Inondation (PPRI). Si la construction était de plein pied, son emprise au sol serait limitée à 20% de la surface du terrain, soit 480 m². Mais dans le cas présent, l'ouvrage est construit sur pilotis ! Le plancher du  premier niveau d’habitation est situé au dessus du niveau inondable et, par conséquent, la surface de plancher n’est pas limitée. 

En construisant sur pilotis, le promoteur s’affranchit de l’emprise au sol de 20% et n’est tenu de laisser que 40% de surface dite « biotope ». Il bénéficie alors d’une emprise au sol de 60% soit trois fois plus que ce qui est autorisé par le PPRI en Rez de chaussée. Et, construit sur pilotis habillés de bardage « claire voie » comme dans ce projet,  le promoteur est contraint d’avoir un plancher RDC à 2 mètres du sol, le plancher à l’étage est donc à 5 mètres et le visuel des balcons à 6.5 mètres de hauteur. Impossible pour les voisins de se protéger de la vue.

Ce qui inquiète, c’est la façon de faire du promoteur qui, en toute légalité, crée un précédent.

Plus globalement, sur St. Denis en val, tout promoteur pourra acheter un terrain bâti, démolir la construction individuelle et construire sur pilotis un immeuble pour s'affranchir du coefficient d'emprise au sol imposé par le PPRI, densifier massivement l'habitat et en tirer ainsi le profit maximum.

Sur le terrain en question, il y avait 5 habitants. Il y en aura 66 après la construction ! Soit 13 fois plus d'habitants exposés au risque inondation ! Alors qu’une densification raisonnable par une construction en RDC + étage sans pilotis aurait généré 7 logements soit 25 habitants.

Certes, avec 12% de logements sociaux, la commune n’est pas en conformité avec la loi SRU qui impose 20%.  Il en faudrait 250 de plus environ pour respecter la loi. En agissant ainsi, cela représenterait au moins 14 immeubles collectifs de 22 logements comme ceux issus de ce permis de construire.

Le charme de notre village, c’est son habitat individuel horizontal. Les dionysiens sont venus vivre à Saint Denis en Val notamment pour cela. Les communes voisines ont détruit les immeubles collectifs, générateurs d’insécurité,  pour les remplacer par des maisons individuelles (comme La Rosette sur St. Jean Le Blanc ). Doit-on faire le contraire à St. Denis en Val et accepter la prolifération de démolitions de maisons individuelles pour les remplacer par de l’habitat collectif sur pilotis ? Sur-densifier l’habitat de notre village au profit des promoteurs et au préjudice de la qualité de vie des dionysiens serait-elle la politique du logement voulue par Mme Marie-Philippe Lubet, maire, et de M. Denis Javoy, adjoint au maire en charge de l’urbanisme ?

Je suis de ceux qui pensent que cette sur-densification urbaine n’est pas compatible avec la qualité de vie des dionysiens, l’attractivité de notre village et le plaisir d’y vivre.