Après les crues du XVIIIe siècle, les dionysiens ont creusé des fossés pour évacuer les eaux dans la rivière Loiret. Ce réseau de 37 Km se devait d’être bien entretenu pour être efficace. En 1897, le préfet a classé ces fossés en leur donnant un statut de cours d’eau non permanent appelé « fossé juré ». Ce statut impose l’obligation d’entretien à chaque propriétaire.  L’autorité préfectorale  contrôlait l’entretien et se  substituait aux propriétaires défaillants imputant les frais de nettoyage. En 1951, les 18 huit communes du bassin du Loiret ont créé un syndicat  intercommunal (SIBL) qui gère l’entretien des cours d’eau, donc les fossés jurés. A partir des années 1970, l’urbanisation a remplacé des exploitations agricoles avec plusieurs effets. La création de nombreux lotissements a augmenté les surfaces imperméabilisées. Un  seul grand bassin de rétention a été créé rue de St Denis pour un nombre de maisons qui a triplé entre 1970 et 1990. Bon nombre de fossés ont été busés et l’entretien des fossés par une population plus citadine est devenu aléatoire. Au fil du temps, l’autorité préfectorale s’est désintéressée du contrôle de leur entretien. La dernière déclaration d’intérêt général imposant leur entretien date de 1978. Depuis, les entretiens sont sporadiques, suivant la volonté des propriétaires, pas toujours faciles à assumer pour les plus âgés, malgré des rappels réguliers dans le bulletin municipal. Le transfert à la communauté d’agglomération (devenue métropole) de la compétence assainissement englobant les réseaux publics d’eau pluviale n’a pas contribué à améliorer les choses. J’en ai fait le constat amère quand, suite aux travaux de création d’une piste cyclable bitumée rue de la Loire en 2012, j’ai été, comme d’autres riverains, régulièrement inondé suite à de fortes pluies. Autorités municipale et communautaire refusaient d’intervenir au motif que la compétence incombait à l’autre. J’ai dû saisir la justice qui a ordonné une expertise judiciaire à mes frais, pour identifier les désordres et déterminer les responsabilités. Devant un rapport accablant sur le défaut d’entretien et bon nombre de malfaçons, afin d’éviter une probable condamnation, les deux collectivités ont préféré négocier une transaction amiable avec mon avocat. 

A l’évidence, les travaux d’entretien des réseaux d’eaux pluviales et des fossés jurés sont, hormis un fauchage annuel, complètement délaissés par les collectivités locales qui en sont aujourd’hui en charge, et dans mon cas ne sont intervenus que sous la contrainte judiciaire.  

Une étude des rapports d‘assainissement du délégataire d’Orléans Métropole de 2014 à 2018 montre que les réseaux d’eau pluviale ne sont nettoyés dans leur totalité que tous les 15 ans à St Denis en Val et le contrôle des canalisations par caméra n’est réalisé dans sa totalité que tous les 32 ans ! (cf : débat autour de la délibération 8 du Conseil municipal du 26 janvier 2021)

Et ce n’est pas mieux dans les autres communes. Globalement, au niveau métropole, c’est en moyenne un nettoyage du linéaire total tous les 11 ans et un contrôle vidéo tous les 40 ans !

C’est largement insuffisant. Les entretiens sont le plus souvent curatifs (quand c’est bouché) alors qu’une saine politique d’entretien devrait être préventive. 

Pour ce qui concerne les travaux neufs pour le réseau busé eaux pluviales métropolitain (850 Km), le budget 2021 est de 350 000€ pour les 22 communes, soit 1/1620ème du budget total, soit une misère….

Il est vrai que ce qui se passe en souterrain n’est pas visible. Manifestement, les majorités dionysienne et métropolitaine préfèrent investir dans ce qui se voit, ce qui est prestige et populaire (Tram, l’O, Co'met, etc.).