Notre rôle en tant qu’opposition est de demander des comptes sur les choix politiques opérés par la majorité municipale. Et c’est ce que nous avons fait.

Nous avons rappelé que nous avions voté pour la fixation de l'impôt foncier en 2020 et en 2021 car les taux d'imposition communaux n'avaient pas augmenté. En 2022, la taxe foncière a augmenté car la loi de Finances avait revalorisé les bases d'imposition. La majorité municipale n'était pas directement responsable mais elle aurait pu amortir cette hausse par une baisse du taux d'imposition dans la mesure où elle avait promis que les impôts locaux n'augmenteront pas lors de la campagne électorale en 2020. Comme elle n'était pas "directement" responsable, notre groupe s'était abstenu. (N.B. : l’adjoint aux finances, M. Gérard Boudon, a dit n'importe quoi publiquement en affirmant que l’impôt foncier n’a pas augmenté l’année dernière.)

Aujourd'hui, l'Etat, à nouveau, a augmenté la base d'imposition (+7,1%), et la majorité municipale fait elle aussi le choix politique d'augmenter le taux communal (plus de 5%). Elle est, cette année, directement responsable de cette hausse et, délibérément, ne respecte pas son programme électoral de 2020.

Nous avons voté contre.

L'équipe majoritaire a feint de ne pas comprendre notre vote et, à plusieurs reprises, nous demandait, à nous, opposition, de lui dire comment faire...

Alors que notre groupe n'est pas à la manoeuvre et que depuis 3 ans nous subissons ses choix politiques, sa manière de faire, son calendrier et ses projets, l'équipe majoritaire nous a interpelés de nombreuses fois lors du conseil municipal du 4 avril 2023 pour que nous leur formulions des solutions.

Voici notre position, celle que nous avons défendue :

- La majorité municipale peut prendre exemple sur d’autres communes environnantes qui n’ont pas augmenté leur taxe foncière alors qu’elles sont dans la même situation que Saint Denis en val : Chateauneuf-sur-Loire, Saran, Fleury les aubrais, Gien, Sully-sur-Loire, Chaingy, etc.

- La majorité se justifie en expliquant que l’augmentation de la taxe foncière est nécessaire pour faire face à l’augmentation des charges de personnel, notamment du fait de la revalorisation du point d’indice (cela représente environ 100 000€) et du fait de l’explosion des dépenses énergétiques.

Sur le 1er point, rappelons que les indemnités des élus font partie de ces charges de personnel. Nos élus à Saint Denis en val se sont votés le maximum de ce que la loi autorise (c’est loin d’être le cas dans toutes les communes) et la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires augmentent de facto leurs indemnités de 8%. Rapportées à l'année, ce n’est pas anecdotique. Pourquoi ne pas avoir gelé l'équivalent indemnitaire de cette augmentation ? Autre exemple (parmi tant d'autres) : qui a décidé de doubler les effectifs de police municipale ? Pour répondre à quel(s) besoin(s) véritablement ?

Sur le 2nd point, qui a décidé de prioriser ses investissements dans des projets qui engendrent des coûts de fonctionnement (comme l’espace co-working, le vestiaire féminin, etc.) sans donner la priorité à la réduction des dépenses de fonctionnement en déployant un plan de rénovation énergétique d’envergure dès le début de la mandature ? Les projets doivent être pensés dans leur globalité. Ce n'est pas ce que fait l'équipe majoritaire en place.

En 2020, dans le programme électoral de notre groupe, une rénovation énergétique des bâtiments publics avait été envisagée dès le début de la mandature ; il y aurait aujourd’hui de fortes économies. Et les emprunts nécessaires auraient été contractés autour de 1%. Aujourd’hui, on supporte les choix politiques de la majorité municipale, avec des emprunts beaucoup plus lourds (les montants envisagés sont bien plus importants), à des taux dépassant les 3%, tout en ayant un budget de fonctionnement important.

En résumé, les dépenses de fonctionnement ont explosé, par manque d’anticipation, par des choix politiques qui appartiennent à la majorité municipale : faire par exemple un espace co-working plutôt que d’investir dans des stratégies de baisse des coûts de fonctionnement. Les dépenses d’investissement ont largement augmenté également, conduisant la majorité à réaliser 2 emprunts coup sur coup : l’un en 2022 (250 000€), l’autre en 2023 (de 200 000€) pour financer des dépenses d’investissement qui ont eu lieu en… 2022.

La loi impose un budget à l’équilibre, ce qui explique pourquoi la majorité municipale a dû recourir à des emprunts et à l’augmentation des taux communaux de sa fiscalité. Mais on ne peut pas dire que les dépenses sont maîtrisées.

- De surcroît, en l’absence d’une politique communale du logement, l’amende annuelle de 110 000€ pour non respect du quota de logements sociaux pèse lourdement sur les charges.

- Pour finir, il est difficilement compréhensible de nous demander des solutions, à nous, alors que nous ne sommes jamais concertés sur les grands projets de notre commune, en cours ou à venir, et qu'il n'aura échappé à personne que ce ne sont pas nos projets, ni notre manière de faire, ni notre budget.

Les évidences méritent d'être dites.