Notre groupe d’élus s’est fermement opposée à cette décision qui rend cette fermeture irréversible. Dans le contrat de présence postale territoriale, le maire a un droit de veto utilisable dans un délai de 2 mois dès lors que l’intention de fermer un bureau par la direction de La Poste a été notifié par lettre avec accusé-réception à la mairie concernée. Dans le cas présent, La Poste n’a pas notifié son intention de fermer le bureau de Poste dionysien. La maire, Maire-Philippe Lubet, a considéré que la fermeture du bureau de Poste et sa transformation en relais commerçant est une solution à la dégradation du service postal actuel ; elle se dit convaincue que confier à un commerçant une partie des activités commerciales de La Poste revient à « restaurer le service public ».

Certes, les services se sont progressivement dégradés depuis 3 ans (un seul guichet, suppression de la machine à affranchissement, suppression du distributeur automatique de billets, fermetures intempestives et récurrentes du bureau de Poste ou encore disparition quasi-totale de l’activité bancaire). Mais confier à un commerçant, ici L’Agora, la vente de produits postaux n’est pas synonyme de service public. Il n’y aura plus la technicité et le conseil que pouvait assurer un agent de La Poste lors d’envois spécifiques, par exemple vers l’étranger. Le problème de la confidentialité des échanges se pose également : un commerçant n’est pas un agent public tenu au secret professionnel.

Par ailleurs, confier la vente de produits postaux à un commerçant revient à être tributaire de ce gérant. Personne ne peut l’empêcher de ne plus assurer le « relais » à plus ou moins long terme. À Saint-Cyr-en-Val, par exemple, le bureau de Poste a fermé et l’activité purement commerciale de produits postaux a été reprise par le fleuriste qui, par la suite, a jeté l’éponge, laissant un autre commerçant tenter de prendre la relève. Et Saint-Cyr-en-Val compte 2 fois moins d’habitants que Saint-Denis-en-Val.

La transformation d’un bureau de Poste en relais chez un commerçant (comme à Saint-Cyr-en-Val) ou en agence communale (comme à Sandillon) paraît entendable car ces communes avaient une activité postale relativement faible, due à leur nombre d’habitants (entre 3 et 4 000 environ). Ce n’est pas le cas de Saint-Denis-en-Val qui a une démographie croissante, une croissance lente mais constante, et qui atteint 7 748 habitants en 2023.

Ne voulant pas prendre en compte nos arguments, la majorité dionysienne a refusé de reporter la délibération, ce qui aurait permis de concerter les citoyens en organisant, par exemple, comme nous l’avons proposé, un referendum local. 

À notre grand regret, et surtout au détriment du service public proposé aux dionysiens, la majorité municipale a entériné la fermeture du bureau de Poste,fermeture que nous, élus de l’opposition, avons refusé par un vote « contre ».

Face à cette situation, des habitants de Saint-Denis-en-Val sont en train de se mobiliser et font circuler une pétition accessible en cliquant ici. Nous soutenons bien entendu cette initiative citoyenne.

Auconseil municipal du 23 mai 2023, la délibération n°1 et les débats qui ont suivi ont duré près de 30 minutes. Ci-dessus la bande-son.