Quand on demande des explications, l’adjoint aux finances répond par des invectives.
Tout est parti d'un constat simple, à la portée de n'importe quel dionysien : certains chiffres présentés au débat d'orientation budgétaire lors de la séance du conseil municipal du 25 février 2025, sont différents de ceux affichés sur le site du ministère des finances. Il s'agit des dépenses et des recettes de fonctionnement. Ce point est important car le ministère des finances influera sur la dotation, et donc sur la capacité de la commune à fonctionner et investir. Pour mémoire, voici la copie d'écran de la section des documents en question.
Comme tout bon concitoyen, il est naturel de vouloir mettre ces chiffres en perspective, pour dégager des tendances générales s'étalant sur plusieurs années. Le moyen le plus simple est encore de regarder les chiffres du ministère des finances qui diffuse ces données publiquement : c'est totalement normal et raisonnable puisque nous parlons là de notre argent à tous et de comment il est dépensé.
| Recette / Dépense | Origine | 2022 | 2023 |
| Recette | MINEFI | 7 296 000,00 € | 7 677 000,00 € |
| Recette | commune | 7 705 836,00 € | 7 969 907,00 € |
| Dépense | MINEFI | 6 978 000,00 € | 6 926 000,00 € |
| Dépense | commune | 6 688 674,00 € | 6 676 842,00 € |
Et là, tout le monde peut voir que les chiffres ne sont pas les mêmes... Le premier réflexe est donc de douter de la recopie, ou de la lecture que j'aurais faite, mais les chiffres d'encours de la dette ainsi que les recettes et dépenses d'investissements coïncident pour les années considérées. Après m'être relu plusieurs fois, et comme la différence dans les chiffres n'est pas anodine (de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euro dans chaque cas de figure), la question paraît légitime de demander des éclaircissements. Quelle ne fût pas ma surprise quand M. Boudon, adjoint aux finances, m'a répondu avec le plus grand des aplombs qu'il n'y avait aucun problème, que je n'y connaissais rien. Pour autant, je gère un budget comme tout un chacun et je sais que l'argent ne pousse pas sur les arbres et que les écarts, où qu'ils soient, proviennent forcément de quelque part ! Je me demande alors légitimement comment on peut avoir des chiffres différents au niveau de l'Etat et au niveau de la commune ? Car si c'est l'Etat qui se trompe, bien que difficilement concevable, ça se répercute sur les impôts et / ou les dotations. Et si c'est la commune qui se trompe, nos décisions passées et donc futures sont biaisées par une mauvaise perception. Même pour les dionysiens, les graphiques seraient trompeurs et pourraient laisser penser à une situation plus favorable qu'elle ne l'est.
Certains diront qu'il s'agit d'exercices passés, que les comptes sont clos et approuvés par le ministère, donc forcément bons, mais la question n'est pas là : si on ne comprend pas les écarts entre les chiffres, quelle confiance peut-on avoir dans ceux-ci ? Et si la base de calcul des chiffres du bilan 2024 n'a pas changé, comment approuver ce dernier ? Et si la même méthode est appliquée pour le budget 2025, est-ce raisonnable de voter pour, en ayant des doutes ? En tous cas, la majorité, en la personne de M. Boudon, n'a pas jugé nécessaire de l'expliquer aux dionysiens, tout aussi perplexes que je peux l'être.