J'ai demandé à ce que soit porté à l'ordre du jour du conseil municipal du 22 avril 2025 le projet de rénovation des mails d'Orléans. Notre maire y a consenti, mais seulement quand l’enquête publique était terminée.
Nous aurions pu tout à fait délibérer au conseil municipal d'avant comme d’autres communes ont pu le faire. Les dionysiens auraient dû connaître la position de notre commune pendant l’enquête publique pour y apporter à leur tour, ou non, des observations.
Pourquoi est-ce important ? Il est question d’engager au final plus d’une centaine de millions d’euros alors que l’endettement métropolitain est déjà faramineux. Cela nécessite de fait une réflexion bien plus murie et concertée. Porter la dette à 720 millions d’euros placera notre Métropole à un niveau d’endettement très élevé par rapport à sa taille. Par ailleurs, ce projet d’envergure réalisé sur la ville-centre uniquement créera potentiellement des déséquilibres dans le financement d’autres projets métropolitains. En effet, avec la requalification des mails d’Orléans, les investissements se concentrent de façon disproportionnée sur la ville d’Orléans par rapport aux contributions des communes membres au budget métropolitain.
Par ailleurs, il faut envisager ce type de projet dans une réflexion plus globale, relative aux modalités de déplacement sur l'ensemble du territoire de la Métropole.
Inscrire ce projet dans une perspective environnementale plus large serait bien plus pertinent. Et déporter la circulation en périphérie des mails n’offrira pas une meilleure qualité de l’air. Les émissions de GES resteront identiques in fine. À ce titre, les conclusions de l’avis rendu par la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale (MRAE) p. 23, formulent des doutes fondés :
« (..) l’étude d’impact comporte d’importantes lacunes qui méritent d’être comblées afin de mieux caractériser les impacts du projet sur tous les volets de l’environnement et la suffisance des mesures mises en place. En particulier, l’impact du projet sur les émissions de GES est insuffisamment traité : malgré la nature et l’ampleur des travaux envisagés, aucun bilan carbone du projet n’est présenté dans l’étude d’impact, ne permettant pas non plus de savoir, le cas échéant, au bout de combien d’années le projet compense ses propres émissions de gaz à effet de serre générées à la fois en phase travaux et en période d’exploitation. L’étude de trafic présentée dans le dossier prévoit notamment une baisse générale de trafic sur les boulevards, mais ces résultats s’appuient sur des données et des méthodologies peu décrites, et des modalités de report (modaux ou d’itinéraires) peu développées. Cette baisse de trafic projetée a priori nécessite d’être clairement justifiée, décrite, et quantifiée, dans la mesure où l’évaluation des impacts sur la qualité de l’air, le bruit, et le changement climatique en dépendent également. »
Pour ces raisons, j'ai proposé à notre conseil municipal d'émettre un avis défavorable pour ce projet en l’état, qui manque de maturité et de concertation à ce jour, et qui portera l’endettement de notre Métropole à un niveau très élevé, paralysant fortement la faisabilité d’autres projets dans les 21 autres communes.