En effet, comme nous l’avons rappelé lors du conseil municipal, compte tenu des montants à engager (plus de 5,5 millions d’euros au total), il est impératif de prendre le temps d’apprécier les offres des entreprises, d’autant que toutes les conditions n’ont pas été réunies pour que cette décision soit prise dans la sérénité. Notre groupe a formulé en vain des alertes, à de nombreuses reprises, avant et pendant le conseil municipal du 20 mai 2025 :

- en demandant le report de la réunion de la commission d’appel d’offre alors que
celle-ci était convoquée à peine 3 jours avant la date prévue et qu’un seul document proposé à l’analyse a été transmis moins de 48h avant sur ma demande expresse, en tant qu'élu membre titulaire de cette commission ;

- en constatant que les décisions étaient arrêtées avant même la tenue de la commission d’appel d’offre, et ce sans la présence des élus de l’opposition (le classement des offres a été déposé sur le google drive de la commune la veille de la réunion alors que cette commission était censée établir ce classement) ;

- en informant lors du conseil municipal que notre groupe a réalisé une étude comparative, menée à partir de profils d’acheteurs publics sur la période 2024-2025, qui a permis de faire ressortir que le projet communal affiche un coût prévisionnel supérieur de 60 % à la moyenne nationale, soit plus de 316 000€ par classe, contre des ratios situés entre 150 000€ et 240 000€ ailleurs.

La majorité municipale a refusé notre demande de report de la délibération 5, puis a imposé sa validation. Or, le dépassement substantiel du coût du projet, non expliqué de manière transparente en séance, aurait nécessité un examen contradictoire approfondi afin d’apporter un contrôle démocratique sérieux.

À cela s’ajoutent le refus d’informer les élus en répondant par un silence total à nos demandes, le blocage de l’accès aux documents administratifs, l’éviction de la commission d’appel d’offre… Tout cela démontre un manque de transparence évident et indigne d’une démocratie locale. Cet ensemble d’irrégularités graves nous a conduits à déposer un recours pour excès de pouvoir.

Il est inconcevable d’avoir une démocratie sans débat, ou une gestion des deniers publics sans contrôle. Or, à Saint-Denis-en-Val, la démocratie locale prend aujourd’hui les contours d’un décor de théâtre : une mise en scène bien rodée, où les décisions sont prises en dehors de toute concertation, les élus de la majorité votent aveuglément, et l’exécutif s’emploie à tenir les élus de l'opposition à l’écart. Nous ne l'accepterons pas.