Jeudi 17 octobre 2024, le conseil métropolitain d'Orléans s'est réuni et a statué, entre autres, sur le renouvellement du contrat de Délégation de Service Public (DSP) pour la gestion des transports en commun sur l'ensemble des 22 communes.
La majorité des élus métropolitains a décidé de confier la gestion à Keolis pour une durée de 5 années supplémentaires. Des évolutions majeures vont donc être mises en œuvre.
Dans ce qui a été débattu, il y a des avancées manifestes, et des incohérences couplées d'un manque d'anticipation pour préparer une alternative à la voiture thermique, par exemple en cas d'obligation de création d'une Zone à Faible Emission (ZFE) telle qu'elle nous pend au nez... Nous en avions parlé ici => cliquez ici.
Y a-t-il une stratégie métropolitaine claire pour réduire l’utilisation du véhicule particulier ? Si nous voulons que les habitants de la Métropole se déplacent sans voiture, les autres formes de mobilité doivent être simples, fluides et efficaces. A ce titre, elles doivent être pensées sur le long terme. Regardons ce qui nous est proposé pour les 5 prochaines années…
Parmi les mesures qui vont encourager l’usage des transports en commun :
- Un transport à la demande 24h/24h va être créé ;
- Des lignes directes, sans arrêt, vont être créées dont une allant de Saint-Denis-en-val Centre à Orléans centre ;
- Une application sur smartphone permettra de donner l'alerte en cas d'agression dans le bus ou le tramway ;
- Il n'y aura plus que 12 tarifs différents...
Parmi les mesures à contresens d'une politique de mobilité plus vertueuse :
- Le kilométrage total annuel cumulé des moyens de transport en commun va être réduit ;
- Des lignes régulières vont avoir moins d'amplitudes horaires ou seront supprimées en début et/ou fin de journée ;
- En heures creuses, les passages vont être réduits ou supprimés pour être remplacés par du transport à la demande, à l'image du RésaTao actuel* ;
- Le service Vélo+ va être supprimé ;
- L'abonnement permettra l'accès à une trottinette en libre service (10 mn pour 1,80€, ce qui manque clairement d’attractivité)**. Et des vélos électriques biplaces seront proposés à la location, ce qui sera particulièrement accidentogène dans un réseau partagé avec trottinettes, vélos "sans assistance", vélos électriques, voitures, motos, bus, tramway... ;
- Le service Vélo et trottinettes électriques ne concernera que 9 communes seulement. St. Denis en val n’en
bénéficiera pas.
En conclusion, l'ensemble de ces mesures donne parfois l'impression de se contredire : si les transports vont plus vite mais qu'ils sont davantage espacés dans le temps, les habitants de la Métropole ne se déplaceront pas mieux. Surtout, les mesures doivent encourager une utilisation régulière des transports en commun, en créant des habitudes. Ici, elles apportent des réponses pour des voyageurs occasionnels, s'inscrivant ainsi dans une approche complémentaire à un autre mode de transport comme la voiture... Alors, au regard de ce qui se faisait avant et de ce qui nous est proposé dans ce contrat, où est la stratégie à long terme ?
De nombreux conseillers métropolitains ont pris la parole. Hélas, nos 2 représentants dionysiens, Marie-Philippe Lubet, maire, et son 1er adjoint, Jérôme Richard, étaient présents et sont restés muets tout du long ! Pourtant certaines dispositions concernent Saint Denis en Val en particulier...
* ResaTao est un système complexe pour la population : la couverture de transport est sectorisée, rares sont les abribus aux points de rendez-vous (seulement sur les points d’arrêts communs aux lignes de bus traditionnelles, sinon ce sont des balises qui font office de signalétique), et il faut anticiper plusieurs jours en amont pour avoir des horaires proches de nos souhaits. De plus, même en anticipant, ce ne seront pas les mêmes horaires d’une journée à l’autre. Donc ResaTao ne crée pas d’habitude de transports contrairement aux lignes traditionnelles, ce qui ne fidélisera pas les voyageurs réguliers à ce dispositif qui privilégieront sans doute une solution alternative aux transports en commun.
** Dans le précédent contrat, la location d'un vélo musculaire était de 1€ pour une heure ou 2€ pour la journée.