Une intervention non annoncée d'une auditrice comptable a précédé le conseil du 25 mars 2025. En 5 ans de conseils municipaux, c'était la première fois que je voyais un intervenant externe sur comptes de la municipalité. D'aucuns pourraient alors voir un lien de causalité avec le fait que j'ai ouvertement critiqué le budget 2025 en réunion publique.

Cette personne a insisté pendant plusieurs minutes, présentation à l'appui, que les comptes sont "parfaits". Toutefois, si vous prêtiez l'oreille, certains éléments étaient particulièrement intéressants :

  • elle vérifie les comptes uniquement, ce n'est pas un avis sur le budget, ni les tendances, ni les choix ;
  • son travail est de vérifier si les lignes comptables sont conformes au grand livre de compte ;
  • sa méthode consiste en du picorage ("cherry-picking" en anglais) qui prend quelques éléments au hasard, et qui structurellement ne représentent pas l'intégralité (sinon cela prendrait un temps beaucoup plus long) ;
  • l'objet de la vérification est la tenue comptable pour l'année 2024, pas les années 2022 ou 2023 sur lesquelles il y a des interrogations légitimes (sans douter de la bonne tenue des comptes, il y a clairement des méthodes comptables différentes et elles prêtent à confusion) ;
  • elle est seule, dédiée à l'ensemble des 22 communes de la métropole.

Ce n'est pas parce que les comptes sont bons, c'est-à-dire que les montants sont imputés aux bons endroits dans la tenue du livre comptable, que le budget est bien géré : quand on a 100€ pour acheter une imprimante et des cartouches d'encre, on peut investir 75€ dans une très bonne imprimante et acheter 25€ de cartouches d'encre par an en fonctionnement. Les comptes sont bien tenus. A l'inverse, si on achète une imprimante à 25€ mais que les cartouches d'encre nous coûtent en fonctionnement 75€ par an. Les comptes sont encore bien tenus. Mais est-ce que le budget est maîtrisé ?

Notre groupe porte les inquiétudes légitimes de tous les dionysiens sur le fond, comme l'endettement, le retour sur investissement des projets, ou la croissance à deux chiffres des dépenses de fonctionnement conjuguée à une réduction des recettes. Que la réponse de la majorité soit de se donner une contenance, expert à l'appui, sans apporter les explications et les preuves, s'apparente à de la démagogie : on focalise sur la forme qui éclipse le problème. Abracadra !